« Madagascar est clairement en situation de crise et bien des domaines comme l’environnement ou l’éducation sont dans un état critique. Cette situation peine à s’améliorer et ce, malgré l’impressionnante aide international e déployée dans ce pays. Ce caractère international, ainsi que les origines extérieures de ces organisations et associations, limitent justement leur efficacité et rendent leur mission très délicate. Même si l’intention est positive, les actions peuvent s’avérer inutiles voir dévastatrices. Il y a, en effet, des subtilités qui nous échappent, à nous, occidentaux, et qui pourtant sont essentielles à la construction d’un projet durable. Venant de l’extérieur, il n’est pas facile de connaître le fonctionnement du groupe, l’organisation d’une commune, de savoir à qui l’aide apportée va véritablement profiter, de savoir si elle ne risque pas de créer un déséquilibre à l’échelle locale, etc. Il faut de plus être conscient que les sommes d’argent apportées, bien qu’elles puissent nous paraître dérisoires ne sont a
bsolument pas négligeables pour la population locale, et leurs utilisations ont de réels impacts, directs et indirects. Il y a un risque de déstabiliser « l’écosystème » local en place, souvent invisible du point de vue des étrangers. Le plus « dangereux » à mon sens, reste que nous, occidentaux, avons notre propre vision de ce qu’est le développement. Nous avons tendance à croire que notre modèle de société est le meilleur. Nous tentons donc, naturellement, d’appliquer ce modèle à des populations qui semblent en difficulté, dans l’intention de les « aider ». Le problème est que ce pays n’est pas adapté à notre modèle occidental, car ce dernier ne correspond pas aux réalités locales.
bsolument pas négligeables pour la population locale, et leurs utilisations ont de réels impacts, directs et indirects. Il y a un risque de déstabiliser « l’écosystème » local en place, souvent invisible du point de vue des étrangers. Le plus « dangereux » à mon sens, reste que nous, occidentaux, avons notre propre vision de ce qu’est le développement. Nous avons tendance à croire que notre modèle de société est le meilleur. Nous tentons donc, naturellement, d’appliquer ce modèle à des populations qui semblent en difficulté, dans l’intention de les « aider ». Le problème est que ce pays n’est pas adapté à notre modèle occidental, car ce dernier ne correspond pas aux réalités locales.
En bref, il est très complexe pour cette aide internationale, aussi importante qu’elle soit, de changer profondément la situation du pays. Quand on pense « problèmes à Madagascar » on pense « pauvreté, crise, misère, instabilité politique, insécurité » mais en réalité, il ne s’agit là que de dommages collatéraux sur lesquels nous nous focalisons. Le débat n’est pas forcément de savoir s’il faut concentrer son énergie sur l’éducation, le réseau routier, l’environnement ou bien la contraception en espérant faire évoluer les choses car il est évident que si l’on ne s’y prend pas à la source, rien ne peut changer véritablement et durablement. Il faut alors prendre encore plus de recul pour parvenir à comprendre quelle est cette source.

Dans les faits, on observe peu d’efforts venant d’Ambatovy et on se doute qu’officieusement, les membres du gouvernement doivent y trouver leur compte. Vous comprendrez donc que ces multinationales n’ont absolument aucun intérêt à ce que la situation n’évolue et soyez sûr qu’elles y veillent. De manière générale, bien des acteurs occidentaux font des dégâts sur l’île. Certains en sont tout à fait conscients, d’autres moins. Il est important de comprendre que nous avons aussi notre part de responsabilité dans la situation de Madagascar. Bien sûr la misère nous touche, mais il ne suffit pas d’essayer de la palier à coup de mission humanitaire dans les pays du « tiers monde ». Encore une fois, il faut s’y prendre à la source et la source, c’est nous. Il faut prendre conscience que nous même, avec nos modes de vie et notre société, nous participons à l’entretien si ce n’est la création de cette misère. Nous sommes bien contents de consommer ce que ces multinationales nous proposent à des prix accessibles. Or, avoir accès à ces matières premières et autres dérivés aussi facilement implique bien des conséquences catastrophiques dans des pays comme Madagascar. Alors aujourd’hui, libre à chacun de faire sa part. »
Gaelle Dubot